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Lancement National du Calendrier Pirelli 2011 au Mini Palais

C’est à Paris, au Mini Palais, qu’a lieu le Lancement français de la 38e édition du célèbre Calendrier Pirelli. Le Calendrier Pirelli 2011 a été présenté à la presse française, aux clients de Pirelli ainsi qu’à quelques invités prestigieux à l’occasion d’une soirée privée présentée par Judith Godreche, en maîtresse de cérémonie et animée par de nouveaux talents tels que : Le Groupe White Heat/Neimo en concert Privé, avant première de leur dernier album accompagnés de Dani et DJ Dam District en lounge. 

Près de 400 privilégiés ont ainsi pu se voir remettre l’objet de toutes les convoitises, édité à seulement 25 000 exemplaires dans le monde. Chaque année, en effet, le lancement du « Cal », objet culte depuis sa première édition en 1964, est l’un des rendez-vous les plus attendus des amateurs d’art en France.

Après le Botswana, photographié par Peter Beard et le Brésil revu par l’enfant terrible Terry Richardson en 2010, 2011 a été confié à l’esthète au génie visionnaire Karl Lagerfeld pour donner naissance à «  Mythologie ».  Un calendrier qui reflète sa passion pour la mythologie gréco-romaine, ses légendes, ses dieux et ses héros, ses récits de l’origine du monde et de l’homme. Passeport pour un voyage aux sources de la civilisation classique, le nouveau Calendrier Pirelli retrouve ainsi son berceau, le continent européen.

En trente-six clichés, le Calendrier 2011 passe en revue des mythes fameux et compose un magnifique livre d’histoires où se croisent 24 divinités, héros, muses et personnages de l’Antiquité. L’exigence qui signe le style Lagerfeld se retrouve ici au travers d’une grande rigueur esthétique, de rappels continus à la sculpture et aux canons classiques et, fait rare sur « The Cal », de l’emploi du noir et blanc. Un parti-pris qui souligne la beauté du corps et offre une perspective tridimensionnelle aux silhouettes grâce à une savante utilisation de la lumière. Perfection, culte du corps, jeunesse, désir sans punition illustrent ainsi cette « nouvelle idée de la beauté » et insufflent une grande modernité à la mythologie.

Pour incarner ces personnages de l’Olympe et du Panthéon, Karl Lagerfeld a réuni un casting de rêve : l’actrice Julianne Moore et vingt des plus grands tops internationaux. Parmi elles, les Italiennes Bianca Balti et Elisa Sednaoui, la Danoise Freja Beha Erichsen, la Brésilienne Isabeli Fontana (déjà présente dans les Calendriers 2005 de Patrick Demarchekier et 2009 de Peter Beard), les Polonaises Magdalena Frackowiak et Anja Rubik, l’Australienne Abbey Lee Kershaw (qui débuta dans le Calendrier 2010 de Terry Richardson), l’Indienne Lakshmi Menon, les Américaines Heidi Mount et Erin Wasson (à l’affiche du Calendrier 2005 de Patrick Demarchelier), la Russe Natasha Poly, la Hollandaise Lara Stone, la Canadienne Daria Werbowy (également choisie par Peter Beard en 2009), l’Autrichienne Iris Strubegger et enfin la Jamaïcaine Jeneil Williams. Pour les accompagner, Karl Lagerfeld a choisi cinq mannequins : les Français Baptiste Giabiconi et Sébastien Jondeau, les Américains Brad Kroenig et Garrett Neff et l’Anglais Jake Davis.

Contact Pirelli France :        

Pirelli France    Astrid SERGEANT                                             00 33 1 49 89 77 05 / 033 6 70 88 42 69

Image 7           Roxane PLANAS/Isabelle DE SEGONZAC         00 33 1 53 70 74 70

Cette soirée nationale a été organisée en collaboration avec l’agence événementielle  

Déjeuner avec Karl Lagerfeld pour parler des dieux.

Par Frédéric Beigbeder

Frédéric Beigbeder: -Pourquoi avoir choisi comme thème la mythologie grecque et romaine ?

Karl Lagerfeld: -Parce que c’est ma religion favorite : un dieu pour chaque rayon. Je suis polythéiste, toutes les religions actuelles sont récentes, je préfère cette mythologie sans enfer, sans péché (ce frein au bonheur), sans pardon. Il faut revenir à une certaine beauté disciplinée de l’Antiquité. Simone Weil disait que Jésus descendait tout droit de Prométhée, ça a fait scandale à l’époque. J’adore les déesses car elles étaient les premières femmes libérées, qui avaient droit à tout. Les divinités et les muses sont féministes !

F.B: -De quand date ta fascination pour les mythes de l’Antiquité ?

K.L: -Les deux premiers livres que j’ai lus à 6 ans sont « L’Iliade » d’Homère et les Nibelungen. Bon, les contes germaniques m’ont effrayé, mais Homère m’a énormément influencé, il me fonde complètement. Ce qui est génial dans le paganisme antique, c’est que les dieux sont multiples, les âmes circulent, il y a des héros, des demi-dieux, des génies et des nymphes… Les humains étaient moins éloignés des dieux que dans les religions monothéistes. Je ne savais pas à l’époque que je deviendrais un dieu moi-même !! (rires)

F.B: -Oui, mais attention : les dieux ne sont que des mortels à peine améliorés ! (rires) Donc le but de ces photographies est de fonder une nouvelle religion ? Je tiens à dire après l’avoir feuilleté que ce calendrier m’a donné la foi en ton Olympe, me voilà converti, instantanément !

K.L: -Blague à part, ce qui est moderne dans la mythologie, c’est l’amour de la jeunesse, le culte du corps, le désir assumé, sans punition divine, et l’hommage permanent rendu à la Nature. Il y a une éthique de la beauté dans la civilisation gréco-romaine que nous avons perdue aujourd’hui.

F.B: -Avant d’être choisi par Pirelli pour cette édition 2011, connaissais-tu les calendriers Pirelli ?

K.L: -Oui surtout celui d’Avedon (1995) que j’avais beaucoup aimé. C’était cultivé mais pas juste cul ! Sexy, simple. Je suis aussi un fan de Sarah Moon, c’est la première qui a montré des seins en 72. Il émane d’elle une grande poésie.

F.B:-Qu’est-ce que Pirelli représente pour toi ? K.L: -C’est un fabricant de pneus qui s’est bâti une réputation avec ces calendriers qu’on ne peut pas acheter, ce qui leur donne un mystère. C’était du marketing viral avant l’heure. Au départ ils l’ont fait pour les garagistes, pour les camionneurs ! Mais l’objet est vite devenu une référence artistique. F.B: -Raconte-moi les trois jours de shooting. C’était où ?

K.L: -Dans mon studio à Paris, rue de Lille. J’ai choisi des amies pour poser, je ne voulais que des personnes qui soient très à l’aise avec moi. J’ai fait une liste de corps montrables, je refuse de déshabiller des gens qui ne sont pas d’accord ! Et il n’y a pas de mineures !!

F.B: -Pourquoi le fond noir ?

K.L: -Je trouve que ça met en valeur la nudité, le contraste souligne la beauté corporelle.

F.B:-Et pourquoi shooter en noir et blanc plutôt qu’en couleur ?

K.L: -C’était rafraîchissant, un peu de black and white, pour changer de mes illustres prédécesseurs, et puis après tout je suis noir et blanc dans la vie !

F.B:-Est-il exact que les modèles deviennent particulièrement « open-mind » lors des séances du calendrier Pirelli ?

K.L: -Mon studio est antiseptique, c’est très boulot-boulot. Il n’y a rien de louche qui traîne. Ce qui me plaisait dans les mythes grecs, c’est qu’ils n’ont pas besoin de s’exciter avec des bas résille et des froufrous, c’est charnel sans chichi. Les talons aiguilles et les porte-jarretelles, Helmut Newton a fait ça mieux que moi.

F.B: -Pourquoi Julianne Moore en Héra ?

K.L: -Je voulais absolument une actrice pour faire la femme de Zeus et la mère des dieux de l’Olympe. Julianne est une belle femme, plus matrone que les gamines sous les oliviers. C’est une amie très chère. Avec moi elle savait que c’était le risque zéro, qu’il n’y aurait pas une production parallèle à vendre sous le manteau !

F.B: -Ah bon, il n’y a pas de clichés secrets pour un usage privé ?

K.L: -Voyons Frédéric, ça ne rentre pas dans la mythologie. Regarde les statues antiques, elles ne sont jamais cochonnes, sauf à Pompéi mais c’était dans une maison close !

F.B: -Tu as spécialement créé des objets, bijoux, accessoires pour la séance de photos.

K.L: -Stéphane Lubrina et George Cortina ont réalisé les bracelets, les armes, les boucliers.

Peter Philips a collé des feuilles d’or sur les seins. Je ne voulais pas que ça fasse « farces et attrapes » ou déguisement de théâtre. Donc j’ai dessiné les colliers, les sexes d’or, les bracelets qui deviennent des écorces d’arbre, une chouette, un casque en plexiglas…

F.B: -Aurais-tu aimé vivre dans l’Antiquité ?

K.L: -L’immortalité avec un physique parfait, à qui ça déplairait ?!

Entretien réalisé le 15 octobre 2010 au domicile de Karl Lagerfeld, à Paris.

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